Tour d’horizon des vins de Corse, cultivés sur les coteaux et la terre de cette plus belle île française de Méditerranée…
C’est le parfum de la Corse qui persiste le plus longtemps. Les Français l’appellent maquis, les locaux macchia, à la fois un nom pour l’arôme du romarin, du thym, de la marjolaine, de la menthe et une myriade d’autres herbes et fleurs indigènes qui remplissent l’air calme de l’île.
Pourtant, malgré toute sa beauté, la Corse reste un îlot de contradictions. Un lieu de cuisine de terre, mais de vin infusé de mer, de possession française mais d’héritage italien, de fierté farouche servie avec une hospitalité sans faille. Bref, un creuset d’extrêmes sensoriels et culturels accessible uniquement par bateau ou par avion.
Si aucun homme n’est une île, mais un « morceau de continent », la Corse est bel et bien une puce au large des côtes continentales de la France. L’île de Corse se trouve à 160 km au sud-est de la France, 11 km au nord de la Sardaigne et à 80 km à l’ouest de l’Italie. La Corse bénéficie d’un climat méditerranéen aux influences océaniques/alpines. C’est aussi l’île non volcanique la plus montagneuse de la Méditerranée.
Voici une vidéo présentant le vignoble corse :
Et bien qu’étant une île, la Corse n’est pas « tout entière ». Au contraire, de nombreux continents l’ont colonisé, capturé et conquis au cours des siècles.
Les commerçants phocéens sont antérieurs aux Romains. Les Romains sont venus, ont vu et encouragé la culture du vin en Corse jusqu’au 5ᵉ siècle avant JC. Les Sarrasins qui ne boivent pas ont suivi, mettant un terme à la production de vin jusqu’à ce que la ville-État de Gênes quitte ce qui est maintenant l’Italie moderne.
Le règne génois du XIIIe au XVIIIe siècle s’est avéré à la fois une bénédiction et une malédiction. Tout en introduisant des lois rigoureuses sur la récolte et la production de vin, Gênes a également siroté avidement les exportations de vin de Corse. Certains ampélographes (les personnes qui étudient et classent les raisins de cuve) attribuent également à Gênes l’introduction du clone Sangiovese connu localement sous le nom de Nielluccio ou Niellucciu.
Mais toutes les occupations quelque peu bienveillantes doivent finir par prendre fin, et en 1768, Gênes cède la Corse à la France. Prudent France a assuré la poursuite de la production de vin de la région, améliorant considérablement les exportations lorsque l’empereur de France Napoléon Bonaparte, un garçon-fait local, a décrété les exportations de vin et de tabac corses en franchise de droits.
La biodiversité de la Corse, mélange de sols, de microclimats et de topographie, crée l’un des territoires viticoles les plus uniques au monde. Pas étonnant qu’il s’appelle l’Île d’Beauté. Les régions viticoles de Corse entourent littéralement le centre de l’île, le Parc Naturel Régional de Corse, un parc préservé arborant les sommets enneigés du Monte Cinto.
Des changements diurnes élevés assurent des journées chaudes et des soirées fraîches, bonnes pour conserver la fraîcheur et l’acidité vive des raisins. La partie nord de l’île, avec ses sols de schiste, privilégie le cépage blanc Vermentino, tandis que les sols calcaires et argileux du sud préfèrent le cépage rouge Nielluccio.
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